13/03/2008

La Neuvième Porte > un flim pour bibliophiles lucifériens

"O Satan, prends pitié de ma longue misère!" < Charles Baudelaire

Roman Polanski, 1999

Le diable a encore frappé, et frappera encore. Mais fort à parier qu'il frappera plus fort la prochaine fois. Polanski connait pourtant bien le sujet, lui qui avait su si bien le réveiller quand le ventre de Rosemary s'était arrondi. Voulait-il nous refaire le coup de la peur au ventre? Raté my Lord... Bourré d'invraisemblances, ou de raccourcis sommaires, l'adaptation du roman "Le Club Dumas" d'Arturo Perez-Reverte ne nous emmène jamais vraiment là où l'on aurait envie de le suivre. Tout part pourtant sur une très bonne idée: ce "Livre des 9 Portes" écrit dans la Venise de l'Inquisition par un certain Aristide Torchia, imprimeur de son état, l'aurait été avec la collaboration de Lucifer en personne, d'où la mort sur le bûcher de son auteur, et d'où la légende de ce fameux livre et des 3 derniers exemplaires à la base du puzzle. Car c'est bien d'un puzzle qu'il s'agit, avec gravures d'époque et énigmes à la Tintin, et c'est Johnny Depp qui s'y colle pour essayer de le dénouer, aidé en cela par une Mme Polanski mystérieusement "cliché cliché c'est du faux pas du vrai" toujours là pour le tirer d'affaire... Le meilleur du film réside dans ce microcosme dans lequel évoluent les personnages, ce petit monde de collectionneurs de livres rares et occultes qui nous offre des personnages secondaires de toute saveur, à l'image des frères Ceniza, relieurs roublards de Tolède. Polanski s'amuse, et cela se sent, mais le jeu cède trop vite la place à l'ennui, quand les personnages commencent à avancer en roue libre, conscients trop tôt de leurs limites, et fatigués avant l'heure d'une quête de 2h20 qui voit les gravures se succéder et le spectateur les décompter trop patiemment... On sourit un peu, on baîlle beaucoup, et quand enfin arrive le dénouement... ben... les problèmes commencent vraiment... Après deux cérémonies occultes successives dignes de Cartoon Network, la rencontre tant attendue avec le Diable se fait... sans nous! La lumière apparaît, les portes du château s'ouvrent, Dean "Johnny Depp" Corso disparaît et le film est fini. C'était amusant, mais pas plus que de secouer une boule à neige... Entre sérieux et ironie, entre respect et parodie, Roman n'a pas choisi: quel dépit!


SYMPATHY FOR THE DEVIL

The Rolling Stones (à prendre ou à laisser)


Jane's Addiction (à prendre ou à laisser)


Guided By Voices (à prendre ou à laisser)


Yo La Tengo (à prendre ou à laisser)

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